- MARIAGES MIXTES
- MARIAGES MIXTESMARIAGES MIXTESOn appelle «mariages mixtes» des unions conjugales conclues entre partenaires d’appartenance religieuse différente (y compris, le cas échéant, l’absence de toute appartenance pour l’un d’eux). Ces mariages, assez nombreux, sont souvent suivis d’une tendance à l’homogénéité sur la base d’un «dénominateur commun» de religiosité fluide, sinon d’indifférentisme des époux et des enfants. Aussi les diverses religions sont-elles peu favorables aux mariages mixtes, mais leurs législations en la matière sont assez différentes. La plus grande sévérité apparaît dans le judaïsme, qui est pour l’interdiction complète; l’islam est plus nuancé, ainsi que l’orthodoxie orientale. Dans l’Église catholique, dont le motu proprio du 31 mars 1970 marque le dernier état de la législation, les mariages mixtes sont autorisés moyennant une dispense accordée pour «cause raisonnable» et la promesse, par la partie catholique, d’écarter le danger que l’union pourrait faire courir à sa foi et de faire son possible pour que tous les enfants à naître soient baptisés et élevés dans la religion catholique. Faute de la dispense, le mariage avec un non-baptisé est nul, tandis que le mariage avec un baptisé non catholique est illicite seulement. La célébration se fait selon la forme canonique, à moins d’une dispense lorsque le recours à cette forme doit entraîner de graves difficultés (tel le risque de porter atteinte aux convictions de la partie non catholique ou de ses proches); il est alors recommandé qu’une autre forme soit adoptée pour la célébration (forme civile ou rite de l’Église à laquelle appartient la partie non catholique; mais la double célébration religieuse est interdite). Dans l’Église anglicane d’Angleterre, la dispense de l’évêque est requise. Dans la plupart des autres Églises de la Réforme, aucune règle de forme ni de fond n’est imposée; la bénédiction nuptiale au temple est parfois déconseillée, et même refusée comme sans objet s’il y a eu ou s’il doit y avoir une célébration religieuse selon le rite du conjoint non protestant. Une pastorale des mariages mixtes, mettant en jeu une collaboration entre les ministres des deux religions concernées, est maintenant recommandée et pratiquée en fait, conformément aux orientations œcuméniques, notamment entre catholiques et protestants.
Encyclopédie Universelle. 2012.
